«Un soir, alors qu’elle escaladait sans assurance une paroi des calanques plus raide et plus haute que les autres, elle avait soudain réalisé l’absurdité de la chose. Le rocher était friable. Elle se mettait bêtement en danger. Si une prise cassait, elle rebondirait le long de la paroi et disparaîtrait dans la mer. Elle réalisa que, depuis son départ, elle avait inconsciemment cherché à imiter Tom, à rejouer sa vie, en empruntant une voie qui n’était pas la sienne. Cette prise de conscience l’amena à ralentir, à s’extraire d’un rythme devenu frénétique et aveugle, pour faire face au vide et à l’absence.» À la mort de Tom, Emily repart en quête de l’essentiel pour ne pas perdre pied. Son enfant, sa famille, des amis qui l’aiment et la soutiennent lui permettent de retrouver goût à la vie et de développer une nouvelle manière d’appréhender le monde. Sa rencontre avec Mark, un célèbre architecte d’intérieur qui s’interroge sur le sens de son travail, et, comme elle, porte en lui une fêlure, fera ressortir le meilleur de chacun d’eux.
Née en 1976, Stéphanie Bodet partage son temps entre l’alpinisme et l’écriture. Elle a relaté son parcours dans À la verticale de soi, paru chez Paulsen en 2016. Habiter le monde est son premier roman.