Ferenc, le père de Rachel, était, en Hongrie, un latiniste autoditacte et cultivé. Dans une quête d’universel, Ferenc s’identifie aux langues latines et il décide, suite à quelques investissements désastreux, d’immigrer dans un grand pays de culture catholique comme le Brésil, en 1935, contre la volonté de son épouse Maria. Dans sa soif de citoyenneté et d’universalité, il pousse le processus d’assimilation jusqu’à s’ installer, dans la ville de Porto Alegre, non pas dans le quartier juif de Bom Fim, mais au Partenon. Echoueant à trouver dans le Nouveau Monde un chemin prospère, loin de tout préjugé, il ouvre un magasin de ferrailles. Selon son souhait, Ferenc a une fille, Rachel, qu’il inscrira au collège des Bonnes Soeurs afin qu’elle apprenne le latin. Mais que fera Rachel de cet héritage ? En quoi est elle différente des autres filles, catholiques ? Est elle digne de l’éternité divine, ou vouée à l’enfer ? Rachel n’est elle pas perdue à l’intèrieur d’elle même ? Ne vit elle pas dans un «entre lieux» dont elle est incapable de donner une forme ? Ne cultive t’elle pas une «haine de soi» qui la jette dans les bras de Francisco, chrétien marié à Isabel, son ancienne collègue du collège catholique ? Ainsi Moacyr narre la difficile hybridation culturelle, le choix difficile entre les dieux, la place de la mort et de la vie, dans un conte moderne ou le héros est une héroïne des temps modernes.