La Lettre à Helga

Catherine Eyjólfsson

Zulma

  • Conseillé par
    5 janvier 2014

    Amour, Islande

    Je ne suis pas tombée sous le charme de cette lettre d'amour à Helga. D'abord parce que la vie rude de Bjarni n'a rien d'attrayant pour moi, ensuite parce que je n'ai pas "senti" tout son amour pour Helga.

    J'ai trouvé que Bjarni préférait sa terre, sa vie de village à son amour. Même si il épie sa fille en secret.

    Et puis la "pisse"(sic), encore et tout le temps, à toutes les sauces, la pisse des hommes et des bêtes comme remède miracle, à force, ça lasse.

    Une lettre sur la vie en Islande qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

    L'image que je retiendrai :

    Celle de la baignoire de pisse, justement, dans laquelle on trempe les moutons pour les soigner de la gale.


  • Conseillé par
    22 octobre 2013

    L'amour, même s'il est sincère, passionné et partagé, conserve toujours une part de non-dits, voire de mensonges. On veut se montrer sous son meilleur jour, on ne dévoile pas tout par crainte d'être ridicule ou mal compris, on veut garder une part de mystère. Mais à 90 ans, Bjarni Gislason n'a plus ce genre de scrupules, il n'a plus rien à cacher et peut enfin ouvrir son coeur. Dans une longue lettre, il raconte à Helga, la femme qui fut sa maîtresse, toute une vie sans elle parce qu'il n'a pas eu le courage de tout quitter pour vivre cet amour.

    Il dit sa culpabilité, ses regrets,ses sentiments. Mais il raconte aussi son Islande, sa campagne, ses moutons, sa terre, tout ce qu'il n'aurait pu abandonner pour vivre à la capitale. Helga, enceinte de ses oeuvres, ne voulait pas rester au village et subir les commérages. La seule solution était d'aller à Reykjavik, se fondre dans la foule et travailler pour les forces d'occupation américaines. Bjarni avait-il vraiment le choix? Pouvait-il laisser derrière lui une terre transmise depuis des générations, un mode vie, des traditions et risquer de se perdre en ville, de n'être plus son propre patron, de travailler sans profiter du fruit de son labeur, de peut-être ne plus aimer Helga à force d'être malheureux? Quoi qu'il en soit, Bjarni est resté, pour Unnur,sa femme stérile et aigrie, pour ses bêtes, pour sa terre, pour sa vie telle qu'elle était. Helga a rompu, son mari ignorant de tout, a élevé sa fille et Bjarni a du se contenter de ses jumelles pour observer de loin la femme aimée, la famille qui aurait pu être la sienne.

    Une lettre de 130 pages qui résume une vie d'éleveur ovin islandais dans les années 40. Ce témoignage-là est intéressant, qui parle de traditions orales, de légendes, des moutons, de la satisfaction du travail bien fait, des difficultés, des rigueurs du climat,etc. Par contre l'histoire d'amour est plus ambiguë. Bjarni en parle, et il en parle bien, sans fausse pudeur, alternant visions romantiques et mots les plus crus. Mais malgré ses grands discours, il est difficile de faire la balance entre désir et sentiment. Certes, il désire Helga, d'autant plus qu'elle est bien gironde sa voisine! Et qu'Unnur, sa légitime épouse, charcutée par les médecins semble, ne fait l'amour que dans la souffrance. Mais l'aime-t-il ? Pas suffisamment pour changer de vie, en tout cas. Son amour n'a-t-il pas plutôt grandi dans l'absence ? Ils n'ont pas connu les petits soucis du quotidien qui lentement érodent les sentiments, alors cet amour est plus fantasmé que réel. Bjarni était-il trop attaché à sa vie de paysan ou a-t-il tout simplement manqué de courage ? Helga, radicale, le chasse de sa vie; Mais quand elle lui laisse une deuxième chance, encore une fois, Bjarni se défile...L'amoureux transi ne serait-il qu'un lâche? Ou plus simplement un homme qui voulait le beurre et l'argent du beurre ?
    Pas inoubliable mais très bien écrite, cette confession d'un vieillard à l'amour de sa vie est une lecture savoureuse et riche en émotions qui interroge sur les choix de vie et leurs conséquences, sur l'amour, la passion charnelle, la vie tout simplement.


  • Conseillé par (Libraire)
    3 septembre 2013

    Un petit bijou !

    Qui n'a jamais eu le sentiment de passer à côté d'une Histoire ? Emprunt de poésie et de sensualité, "La lettre à Helga" est un petit bijou, un texte très émouvant, où les senteurs de la terre d'Islande se confondent avec une histoire poignante. Splendide !